Le monde du travail connaît des mutations profondes : télétravail, équipes hybrides, accélération de nouvelles pratiques et adoption d’outils innovants concourent à transformer les manières de travailler ensemble. Alors que le monde professionnel est de plus en plus virtuel et que les liens entre les individus se distendent, pourquoi est-il aussi important de mettre l’accent sur le facteur humain en entreprise ? Finalement, penser le futur du travail ne présente-t-il pas davantage de défis humains que technologiques ?
En imposant une généralisation du télétravail, la pandémie de la Covid-19 a bousculé les modes d’organisation en entreprise. La collaboration s’est métamorphosée et nous sommes entrés dans une nouvelle ère du travail hybride, avec des équipes protéiformes, où certains individus sont en télétravail complet quand d’autres choisissent de partager leur temps entre le bureau et la maison. Les équipes sont parfois aussi dispersées géographiquement, voire sur des fuseaux horaires différents, ce qui ajoute une difficulté supplémentaire dans la synchronisation du travail.
Ce nouveau phénomène a une influence certaine sur les rapports humains en entreprise et sur la collaboration elle-même. Selon le rapport Gensler[1], le passage au télétravail a fait chuter le temps alloué aux échanges collaboratifs de 43 à 27%.
Pourtant, ces moments de rencontres informelles entre collègues sont essentiels pour créer un climat d’écoute et de confiance, renforcer la cohésion d’équipe et le sentiment d’appartenance. Sur du moyen terme, ils permettent aussi aux collaborateurs d’innover, de résoudre des problèmes et d’atteindre des objectifs de groupe.
Ces nouvelles configurations ont donc profondément modifié les interactions professionnelles et l’enjeu est à présent de définir de nouveaux modes d’organisation qui respectent à la fois les préférences de chaque individu tout en facilitant la collaboration.
QG numérique, outils collaboratifs, assistants virtuels, ChatBot, IA génératives, ces nouveaux outils technologiques n’ont de cesse de faire parler d’eux !
La combinaison de l’intelligence artificielle (IA) et du e-learning permet déjà d’automatiser la création de parcours de formation ou de développer des expériences d’apprentissage personnalisées. L’outil conversationnel, ChatGPT, établi à partir d’une intelligence artificielle (IA), permet, par exemple, d’enrichir les programmes de formation et de réinventer les méthodes d’apprentissage. En automatisant certains process, l’IA peut aussi permettre aux équipes de concentrer leur énergie sur des tâches plus qualitatives.
Alors faut-il craindre que ces nouvelles technologiques remplacent l’intelligence humaine ?
Dans cette nouvelle ère du travail hybride qui s’accompagne d’une panoplie d’outils collaboratifs sans cesse renouvelés, comment se sentent les équipes ? Les nouvelles exigences de flexibilité et d’autonomie sont-elles compatibles avec le besoin de connexion humaine et de construction d’un sentiment d’appartenance ?
Plusieurs études montrent que la satisfaction au travail est au plus bas. 60 % des individus se déclarent comme émotionnellement détachés au travail et 19% sont malheureux[2].
Par ailleurs, sous l’effet du télétravail, la détection des risques psychosociaux se complexifie. En effet, à distance, comment détecter rapidement une baisse de moral d’un collaborateur, des signes de burn-out, de stress ou une perte de motivation ? Avec des capacités d’analyse et de réaction restreintes, il devient plus difficile d’entreprendre des actions en faveur du bien-être au travail. Pourtant, n’oublions pas qu’il s’agit d’un facteur de productivité et de fidélisation des talents pour les entreprises.
D’autre part, on observe un nouveau phénomène perturbant la vie des organisations : le quiet quitting. Ce terme désigne le lâcher-prise ressenti par les collaborateurs qui décident de se désengager silencieusement de leur vie professionnelle. Ce nouveau phénomène est étroitement lié au concept de la Grande Démission, qui frappe les États-Unis depuis quelques années. Pour les collaborateurs, il s’agit de réévaluer leur façon de travailler voire de délaisser leur poste pour rediriger leur énergie et leur temps vers d’autres activités en parallèle (formations, side projects, etc.).
Rappelons que la culture d’entreprise joue un rôle clé pour favoriser l’engagement, l’intelligence collective, la prise d’initiative et accroître la productivité des équipes. Une culture d’entreprise solide et authentique (cohérence avec les valeurs de l’organisation) est un facteur d’attractivité et de rétention des talents, mais participe aussi à renforcer la motivation et à créer du sens.
Il semblerait donc que plus le monde se digitalise, plus nous ayons besoin de connexions et d’interactions humaines. Selon nous, l’intelligence artificielle n’est pas près de prendre le dessus sur l’intelligence émotionnelle.
Alors, comment stimuler la collaboration malgré un temps partagé réduit ? Comment réinsuffler du dynamisme et retisser des liens humains en parallèle du déploiement d’outils technologiques ? Quels outils peuvent faciliter les échanges et la compréhension mutuelle entre les équipes, au bénéfice de l’organisation ?
Aujourd’hui, il ne fait aucun doute que les compétences techniques ne suffisent plus pour être recruté et pour évoluer en entreprise. Les soft skills ou compétences comportementales telles que l’empathie, la résolution des problèmes, l’intelligence émotionnelle ou encore la créativité sont devenues centrales. Ces compétences ne pourront jamais être déléguées à un robot ou à une intelligence artificielle. Elles constituent la quintessence de l’humain.
En parallèle, il est prouvé que la conscience de soi permet de redoubler d’efficacité : 90 % des personnes les plus performantes ont un quotient émotionnel très élevée[3]. Pour rappel, selon le psychologue américain Daniel Goleman, l’intelligence émotionnelle s’articule autour de cinq compétences de base à maîtriser : la conscience de soi, la maîtrise des émotions, la motivation, l’empathie, la capacité à entrer en relation.
Pour construire les équipes d’aujourd’hui et de demain, il est donc essentiel d’aider les gens à se connaître eux-mêmes et à mieux comprendre leurs collègues, afin d'avoir des relations de travail plus respectueuses, productives et positives, et ce, même au-delà des frontières virtuelles.
La méthodologie Insights Discovery s’appuie sur l’analyse comportementale et utilise un modèle simple et facile à mémoriser, basé sur quatre couleurs afin de permettre aux individus de s’identifier et de comprendre leur propre style, leurs forces et la valeur qu’ils apportent à l’équipe.
Rouge Ardent, Jaune Brillant, Vert Calme, Bleu Frais… La palette de couleurs reflète le mélange unique d’énergies de chacun et révèle le mode de fonctionnement et les préférences comportementales de chaque membre de l’équipe.
En prenant conscience de leurs préférences de communication et de celles des autres, ils peuvent alors mieux communiquer ensemble, même à distance et prendre le chemin d’une collaboration plus respectueuses des spécificités de chacun et in fine, plus efficace.
L’accélération du progrès technologique et les nouveaux outils numériques ne sont pas près de remplacer la richesse de l’être humain. Sans interaction humaine de qualité, les relations professionnelles se délitent, les équipes se recroquevillent et l’émulation collective se dégrade. Penser le futur du travail doit nous inviter à placer l’humain au cœur de cette révolution digitale. Face à ces grands bouleversements, il est essentiel que les équipes s’emparent - avec succès - des nouveaux outils technologiques et numériques ; il est cependant tout aussi crucial, qu’elles puissent maintenir un bon niveau d’interactions humaines pour en tirer parti pleinement et naviguer au travers de l’ensemble de ces changements avec le plus d’agilité possible.
Vous souhaitez offrir à vos équipes les moyens de nouer des liens solides et de libérer tout son potentiel ? Consultez notre page consacrée à notre modèle Insights Discovery.
[1] ”The Hybrid Future of Work, US Workplace Survey, Gensler, Summer-Fall 2020
[2] Rapport “State of the Global Workplace”, Cabinet d’études Gallup, 13 juin 2022
[3] Intelligence émotionnelle 2.0, Travis Bradberry, Jean Greaves, 2010