Depuis la pandémie et l’expérience généralisée du télétravail, le monde professionnel vit une nouvelle transformation, celle de l’hybridation. Avec la flexibilité et l’autonomie qu’il offre aux collaborateurs, ce modèle séduit et semble s’installer de manière pérenne. S’appuyant sur une enquête menée auprès de 1 750 professionnels à travers sept pays industrialisés, Insights a suivi le quotidien d’une équipe hybride pour comprendre son mode de fonctionnement et les répercussions de ce nouveau modèle. Dans cet article, découvrez quelques repères chiffrés, les grands enjeux du travail hybride, les perceptions des collaborateurs, ainsi que les grands leviers à activer pour dépasser les obstacles et les inconvénients que pose la gestion d’une équipe hybride.
Le travail hybride consiste à alterner les périodes de travail en présentiel, au bureau et les périodes de télétravail hors site, au domicile ou ailleurs (espaces de coworking, tiers-lieu, etc.)
D’après notre Rapport mondial sur le Travail hybride 2023, six collaborateurs sur dix font aujourd’hui partie d’une équipe hybride. En moyenne, elle compte dix collaborateurs et permet à chacun de travailler en partie de chez lui et en partie au bureau. Les espaces de travail continuent à attirer les employés qui sont à la recherche d’un équilibre entre présentiel et télétravail : sept collaborateurs sur 10 se rendent régulièrement au bureau.
Cette nouvelle combinaison a le vent en poupe. Dans l’équipe hybride type suivie par Insights pour les besoins de l’étude, sept membres sur dix souhaitent conserver cette structure pour le reste de leur carrière et selon l’enquête, deux tiers des entreprises ont l’intention de conserver une structure hybride.
Les avantages perçus par le travail d’équipe hybride varient en fonction des collaborateurs et de leurs responsabilités, mais le principal atout pourrait se résumer à un surplus de confort moderne.
Pour tous les salariés, le travail hybride est synonyme de gain de temps avec la réduction des temps de trajet domicile / bureau et de plus de flexibilité dans la gestion du temps.
Pour les employés, le travail hybride rime avec confort moderne. Il permet une priorisation du temps en famille, une meilleure efficacité, plus de créativité, une capacité de concentration accrue ainsi que plus de bien-être.
Chez les managers, les résultats sont quasiment identiques, à la différence que 30% d’entre eux y voient un avantage financier en raison des espaces de travail réduits. Il constitue aussi un argument supplémentaire pour attirer les talents.
Si le modèle du travail hybride présente de nombreux avantages et séduit les collaborateurs, il engendre aussi des répercussions que les entreprises ne doivent pas sousestimer. Parmi les principaux écueils identifiés par notre enquête, 40% des répondants soulignent un manque de lien social et l’absence de conversations informelles. À distance, comment remplacer les traditionnels moments de convivialité de la pause-café ou déjeuner ? Comment faire en sorte que les employés ne ressentent pas un sentiment d’isolement et que ceux-ci restent connectés à leur équipe et à l’accès à l’information ?
L’arrivée de nouveaux membres au sein de l’équipe est aussi vécue par les équipes hybrides comme un moment crucial. La nouvelle recrue peut avoir du mal à se familiariser à sa nouvelle structure ou avoir des difficultés à comprendre les dynamiques de groupe établies. À ce stade de la prise de poste, partager une vision claire ou apporter un soutien immédiat peut aussi faire défaut au sein des équipes hybrides.
Pour les managers, cet aspect complexifie d’autant plus le management et la création de liens solides. Ces derniers peuvent être exposés à des niveaux de stress accrus et passer à côté de ces situations au sein de leur équipe.
Par ailleurs, maintenir un niveau de collaboration efficace est le principal défi posé par le travail hybride. Même si la productivité individuelle semble avoir été évaluée positivement à bien des égards, le travail d’équipe semble être à la traîne.
Environ trois collaborateurs sur dix affirment que le travail hybride rend l’établissement d’une identité d’équipe « un peu plus difficile ». Dans ces conditions, comment aménager les processus de travail, renforcer la cohésion d’équipe ou créer des synergies qui favorisent la collaboration ?
Sur ce point, les compétences acquises pour une équipe travaillant exclusivement au bureau ne sont pas suffisantes. Il est important que les entreprises soient conscientes que d’autres soft skills sont essentielles pour le travail en équipe hybride.
Une communication efficace est la clé de voûte pour les équipes hybrides. Une mauvaise communication entre les membres d’équipes ayant des structures de travail flexibles peut entraîner des malentendus, des incertitudes, de la frustration et des pertes de temps.
Avec une atmosphère de travail qui peut être différente d’un jour à un autre et en fonction des personnes présentes au bureau ou non, la capacité d’adaptation au changement est particulièrement recherchée.
L’empathie, la collaboration, la résolution des conflits, la pensée créative et l’établissement de liens virtuels font partie des compétences d’importance intermédiaire.
Pour les managers d’équipes hybrides, l’intelligence émotionnelle et les compétences de négociation et d’influence revêtent une importance particulière.
Selon notre étude, environ un tiers des collaborateurs regrette de ne pas bénéficier d’un soutien adéquat tel que des opportunités de créer des liens avec leur équipe, des bilans décisifs réguliers avec leur supérieur ou une formation aux outils numériques de collaboration et de communication.
Là encore, selon le degré de responsabilité au sein de l’entreprise, les attentes diffèrent : les employés occupant un poste de management sont nettement supérieurs à avoir exprimé leur besoin d’accompagnement.
Les collaborateurs les plus jeunes sont en demande de soutien pour arriver à établir des relations, à mieux gérer les interactions avec les parties prenantes et à mieux discerner les attentes et les objectifs. Quant aux plus âgés, ils expriment davantage le besoin d’être formé aux outils de collaboration et de communication numériques.
64% des équipes utilisent des outils de communication pour échanger au sein d’une équipe hybride ; en France ce chiffre chute à 42%. Dans ce cas-là, elle se contente d’outils traditionnels comme les emails, le téléphone ou les réunions en présentiel au bureau.
42% des entreprises misent aussi sur une solide communication interne pour favoriser la circulation de l’information et la clarté au sein des équipes. Plus la taille des équipes est importante et plus les entreprises le font.
Pour la gestion de projets, seulement un tiers des équipes affirme utiliser des outils collaboratifs quand les investissements en termes de leadership restent encore mineurs et sous-estimés.
Tous les voyants concernant les équipes hybrides sont au vert. Elles devraient continuer à s’inscrire dans la durée : deux tiers des entreprises ayant mis en place une structure hybride prévoient de la conserver définitivement. C’est une bonne nouvelle pour les collaborateurs qui apprécient les aspects pratiques et confortables du travail hybride, mais restent attachés au bureau traditionnel. Loin d’être obsolète, celui-ci demeure un élément indispensable de l’équation ; la plupart des collaborateurs préférant la combinaison bureau et domicile à une structure entièrement en distanciel. Toutefois, pour réussir et obtenir la satisfaction des équipes sur le long terme, les employeurs vont avoir de nouveaux défis à relever pour favoriser la collaboration et repenser les enjeux de la cohésion et du travail en équipe. Décryptez toutes les données à l’aide de notre rapport en ligne, disponible ci-dessous.
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